

A Paris, projection du film sur le pape François en présence de 150 personnes en situation de précarité
Les locaux de la Conférence des évêques de France, avenue de Breteuil à Paris, ont servi mercredi 28 septembre de cadre à un événement hors normes. C’est en effet à l’invitation des évêques que journalistes, personnes de la rue et représentants de la CEF ont assisté ensemble à la projection du film Le Pape François, qui sortait en France ce même jour. La conférence de presse qui précédait a permis d’expliquer le projet Fratello 2016, devant des journalistes de la presse chrétienne mais aussi de l’AFP, dont la présence entre autres montre la réception très positive par les médias généralistes. Gérard, du Petit Café de la paroisse parisienne de Saint Ambroise ou Brigitte, de l’association Le Pont ont immédiatement donné le ton d’une séance vraiment pas comme les autres : « J’étais une amphore cassée et vide », a expliqué cet ex-bouffeur de curés longtemps à la rue, devenu un pilier du Fratello. « Aujourd’hui, je me laisse remplir par les autres ». Brigitte, dont ceux qui la connaissent savent à quel point elle a un sens inné de la formule lourde de sens, a eu ces mots : « Moi, j’ai hâte d’être à Rome parce qu’on nous dit qu’on sera 6000, mais une fois là-bas nous ne ferons plus qu’un. »
Après la conférence, les journalistes se pressent autour des futurs voyageurs. On croise ainsi Monique, très émue au micro de RCF : « J’ai vraiment hâte de voir le Pape ! En même temps c’est quelqu’un de très important, je ne sais pas si je vais oser lui parler ! » – une crainte qui sera dissipée dès la projection du film.
Car ce qui marquera tous les participants de la projection, c’est justement l’humilité et le souci de proximité fraternelle avec les pauvres du pape François, et que le film donne à voir magistralement. Dans une ambiance incroyablement attentive et émue, après un Je vous salue Marie lancé par Etienne Villemain, fondateur de Lazare, l’histoire de ce fils d’émigrés italiens devenu pape se déroule sous l’œil captif de l’assistance. Des applaudissements éclatent dès le générique. L’amphi se rallume, beaucoup de regards sont embués d’émotion, certains sont en larmes. La collation qui suit, offerte par les évêques, permet à l’assistance de se remettre tout en continuant de partager ses impressions. Le patio de la CEF, au cœur d’un ensemble architectural de toute beauté, dans un des plus beaux quartiers de Paris, résonne de la joie et de la fraternité des participants. Geoffroy d’Hueppe, chargé de mission à Fratello, a le sourire jusqu’aux oreilles : « C’est cela, l’Eglise. Ce n’est pas recevoir les princes de ce monde dans un hangar, c’est recevoir les plus pauvres comme des princes ! »
Alors que Delphin, de l’association Le Pont, s’active tout en discrétion pour ranger spontanément le buffet, lui qui dit sa joie « d’être serviteur en restant à Paris pour garder les locaux du Pont pendant que [s]es amis seront à Rome », vient le moment des au revoir. Chacun s’attarde, s’embrasse, se dit à bientôt, plein de joie du moment passé ensemble et dans l’attente impatiente de se retrouver. Geoffroy conclut : « Souvent, les gens nous demandent s’il y aura une autre édition de Fratello. Mais Fratello, ce n’est pas juste un pèlerinage d’un week-end en novembre ! Avec cette projection, on a prié ensemble, vibré ensemble, et on a vécu quelque chose d’incroyable ensemble, dès maintenant. Fratello, ce n’est pas juste un événement, mais quelque chose qui se vit déjà et qui est appelé à se vivre au quotidien ! ».